Cet article interroge la relation de voisinage à partir de l'analyse de la figure du voisin dans la culture populaire (dictons, littérature, bande dessinée…) : figure péjorative, elle est globalement contredite par les discours, beaucoup plus positifs, recueillis lors d'entretiens semi-directifs sur le rapport spatial et social à l'environnement de l'individu. Il en ressort que la relation de voisinage, en plus de la spatialité, a deux dimensions majeures : la temporalité et la potentialité. Le voisin, parce qu'il demeure à proximité, est potentiellement nuisible ou utile. Par cette simple potentialité, la relation de voisinage fait que l'individu n'est pas exactement ce qu'il est, il est aussi le résultat de la proximité du voisin et de la relation de voisinage en tant que triplet spatialité/temporalité/potentialité. L'article vise ainsi à proposer une définition du concept de relation.
Cet article vise la définition d'une structure de base de la complexité dans le couple attitude cognitive/action par la remise en cause du principe de tiers exclu. Prenant pour point de départ la volonté humaine, il est montré que, celle-ci faisant preuve de faiblesse (akrasie aristotélicienne et objectifs que l'on se fixe relevant des effets essentiellement secondaires de Jon Elster), la personne met en oeuvre des stratégies d'autocontrainte (comme l'engagement) irrationnelles mais efficaces. Leur efficacité découle de la capacité humaine à être de mauvaise foi, au sens sartrien du terme : une mauvaise foi en toute bonne foi. La structure de cette mauvaise foi est fondée sur le résultat de la coprésence contradictoire entre croyances incompatibles et, même, leur renforcement réciproque, malgré le fait que se forcer à croire est un exemple d'effet essentiellement secondaire, soit un objectif que l'on ne peut vouloir. C'est le mécanisme de cette contradiction qui est décrit, remettant en cause ce principe du tiers exclu. Le résultat de ce mécanisme peut être pensé comme la « brique élémentaire » de la complexité humaine.
International audience ; Les villes ont des odeurs, des couleurs, des ambiances…, qui les rendent reconnaissables entre toutes. Paris n'est pas Berlin ; Tours n'est pas Marseille ; Bordeaux n'est pas Toulouse. Il est difficile d'être neutre vis-à-vis de cet objet d'étude qu'est la ville. Comment ne pas être et se sentir affecté, au plus profond de soi, par ce milieu de vie, son fonctionnement, sa diversité sociale, visuelle, fonctionnelle, ses ambiances, mais aussi par ce qu'elle représente en termes de fonctionnement de la société, avec ce qu'elle permet ou oblige, ce à quoi elle incite et ce qu'elle empêche ? Une ville donne ou non, inclut ou exclut, intègre ou désintègre… ; une personne pense cette ville, la ressent, la vit : ville et individu entretiennent un rapport qui influence les représentations, les imaginaires, les pratiques, et donc l'ambiance et le réel urbains. La société urbaine ne peut faire l'économie de quelques questions simples à formuler. Aimez-vous la ville ? Pourquoi ? Un peu, passionnément, pas du tout ? Ce livre apporte des réponses qui montrent l'universalité des affects – positifs, négatifs, toujours changeants – envers l'urbain et suggèrent autant d'autres questions. On entre dans l'ambiance de la ville par ses différentes dimensions : urbanisme et participation, idéologies, temporalités, patrimoines, marketing urbain, cinéma et représentations mentales ou sociales, sciences morales et politiques, mais aussi le sensible et l'émotion.
International audience ; Les villes ont des odeurs, des couleurs, des ambiances…, qui les rendent reconnaissables entre toutes. Paris n'est pas Berlin ; Tours n'est pas Marseille ; Bordeaux n'est pas Toulouse. Il est difficile d'être neutre vis-à-vis de cet objet d'étude qu'est la ville. Comment ne pas être et se sentir affecté, au plus profond de soi, par ce milieu de vie, son fonctionnement, sa diversité sociale, visuelle, fonctionnelle, ses ambiances, mais aussi par ce qu'elle représente en termes de fonctionnement de la société, avec ce qu'elle permet ou oblige, ce à quoi elle incite et ce qu'elle empêche ? Une ville donne ou non, inclut ou exclut, intègre ou désintègre… ; une personne pense cette ville, la ressent, la vit : ville et individu entretiennent un rapport qui influence les représentations, les imaginaires, les pratiques, et donc l'ambiance et le réel urbains. La société urbaine ne peut faire l'économie de quelques questions simples à formuler. Aimez-vous la ville ? Pourquoi ? Un peu, passionnément, pas du tout ? Ce livre apporte des réponses qui montrent l'universalité des affects – positifs, négatifs, toujours changeants – envers l'urbain et suggèrent autant d'autres questions. On entre dans l'ambiance de la ville par ses différentes dimensions : urbanisme et participation, idéologies, temporalités, patrimoines, marketing urbain, cinéma et représentations mentales ou sociales, sciences morales et politiques, mais aussi le sensible et l'émotion.
L'auteur examine les difficultés mais aussi les possibilités de prise en compte des espaces vécus pour l'élaboration de projets de territoire dans le cadre de la participation du public au projet. Les spatialités individuelles, connues selon une méthode d'enquête originale et réévaluant la notion d'espace vécu par celle d'espaces dits, n'ont ni une échelle ni une structure pouvant correspondre aux territoires institutionnels de l'action publique. L'habiter des individus est défini comme le mode et le contenu des justifications d'évocations d'espaces et de lieux fréquentés ou simplement pensés, justifications dont les différents types (qualification, explication, rationalisation) sont précisés. Cet habiter permet de distinguer, de façon archétypale, les individus qui se réfèrent prioritairement à un ou des modèles spatiaux construits pendant leur vie, de ceux qui, par opposition, se réfèrent à un ou des modèles de type relationnel (deux exemples sont détaillés). Ceux des premiers peuvent être pris en compte par les urbanistes, les autres beaucoup plus difficilement.
Le document est composé de quatre parties. La première relate le parcours personnel de recherche, sur le plan institutionnel et sur celui des thèmes abordés et des travaux effectués. Cependant, plus important que cette simple présentation, est l'exposé du parcours intellectuel en montrant tout d'abord l'importance de la complémentarité entre une recherche en aménagement-urbanisme et une recherche sur l'aménagement-urbanisme. Cela permet par la suite d'approfondir la notion d'interdisciplinarité en aménagement-urbanisme. Alors qu'elle est généralement seulement évoquée ou invoquée, elle nous apparaît comme devant être raisonnée, large et critique. De même, nous expliciterons le parcours méthodologique qui a consisté à partir du choix d'une conception de l'aménagement-urbanisme comme étant essentiellement technique pour arriver ensuite à une conception plus politique de cette pratique. La deuxième partie entre dans le vif du sujet des valeurs en aménagement-urbanisme, en clarifiant la problématique, en fournissant les définitions nécessaires ainsi que les différents courants de l'aménagement-urbanisme pour montrer la plurivocité des termes utilisés. Au-delà de la terminologie, ces courants reposent sur des fondements idéologiques différents et la situation actuelle apparaît comme un mixte entre ces différents courants et des pratiques qui ne réfèrent à aucun d'entre eux. Un certain pragmatisme ne permet plus au concepteur et/ou au décideur de mouler son projet dans l'idéologie contenue dans les textes d'un théoricien ou dans un courant, quels qu'ils soient. Etre aménageur-urbaniste, c'est être l'utilisateur d'un certain nombre de pratiques, de savoir-faire et de connaissances, mais aussi le vecteur de croyances, plus ou moins fondées, plus ou moins vraies mais absolument nécessaires pour travailler l'espace, concevoir un projet, répondre à une commande. Cet ensemble de croyances qui incluent des valeurs amène la question d'un éventuel déterminisme des valeurs chez l'aménageur-urbaniste, déterminisme non absolu. ...
Le document est composé de quatre parties. La première relate le parcours personnel de recherche, sur le plan institutionnel et sur celui des thèmes abordés et des travaux effectués. Cependant, plus important que cette simple présentation, est l'exposé du parcours intellectuel en montrant tout d'abord l'importance de la complémentarité entre une recherche en aménagement-urbanisme et une recherche sur l'aménagement-urbanisme. Cela permet par la suite d'approfondir la notion d'interdisciplinarité en aménagement-urbanisme. Alors qu'elle est généralement seulement évoquée ou invoquée, elle nous apparaît comme devant être raisonnée, large et critique. De même, nous expliciterons le parcours méthodologique qui a consisté à partir du choix d'une conception de l'aménagement-urbanisme comme étant essentiellement technique pour arriver ensuite à une conception plus politique de cette pratique. La deuxième partie entre dans le vif du sujet des valeurs en aménagement-urbanisme, en clarifiant la problématique, en fournissant les définitions nécessaires ainsi que les différents courants de l'aménagement-urbanisme pour montrer la plurivocité des termes utilisés. Au-delà de la terminologie, ces courants reposent sur des fondements idéologiques différents et la situation actuelle apparaît comme un mixte entre ces différents courants et des pratiques qui ne réfèrent à aucun d'entre eux. Un certain pragmatisme ne permet plus au concepteur et/ou au décideur de mouler son projet dans l'idéologie contenue dans les textes d'un théoricien ou dans un courant, quels qu'ils soient. Etre aménageur-urbaniste, c'est être l'utilisateur d'un certain nombre de pratiques, de savoir-faire et de connaissances, mais aussi le vecteur de croyances, plus ou moins fondées, plus ou moins vraies mais absolument nécessaires pour travailler l'espace, concevoir un projet, répondre à une commande. Cet ensemble de croyances qui incluent des valeurs amène la question d'un éventuel déterminisme des valeurs chez l'aménageur-urbaniste, déterminisme non absolu. ...
Cet article propose une synthèse de travaux menés depuis deux décennies sur la question du rapport à l'espace notamment dans sa dimension affective. Il en ressort que la connaissance du rapport affectif à l'espace, définie comme le résultat conjoint de l'interaction entre expériences (pratiques, pensées, actes manqués, émotions, etc., survenues en des lieux), leurs retraitements à travers les souvenirs et les projections, anticipations, permet de saisir la construction d'un « être-là » défini comme la synthèse, d'une part, de l'évaluation qualitative que l'individu fait de sa situation à un moment donné au regard de sa trajectoire et, d'autre part, de l'évaluation de ses capacités à maîtriser les distances entre sa localisation et les lieux et donc les liens qui comptent pour lui. Cet « être-là » signifie, au regard de ce qu'un individu est et/ou souhaite devenir, le maintien toujours remis en cause d'un triple équilibre dynamique : entre être à la bonne place et à la bonne distance, entre la part active du « faire avec » et sa part passive, entre un passé valorisé, dévalorisant, assumé ou rejeté et un futur souhaité ou craint.